Au mois d’Avril 2023 avec Billy, Philippe, Nat, Geoffrey, Florentin et Rose, nous avons planté 40 ares de Pineau d’Aunis au lieu dit Les Pies à Marçon dans l’aire d’appellation Côteaux du Loir.
Les sols ont été travaillés avec l’aide d’Olivier, un collègue céréalier-éleveur. Puis c’est avec la plateforme de plantation de Tony que Billy a mené le chantier. Je passais un petit outils de finition devant. Philippe, Geoffrey et Nat se sont pliés en 4 pour déposer les plants. Nous avions raccourci et praliné les racines avec un savoureux mélange de bouse de vache, de terre et d’eau infusée à l’osier.
Ensuite il a fallu encadrer chaque plant de deux piquettes en bois autour desquelles vient se glisser un manchon de protection contre le gibier gourmand. Enfin, une petite pelle de compost de mouton pour que les plants démarrent dans les meilleures conditions.
La nature m’a offert 30 mm de pluie les jours suivants. Du pain béni ! Aujourd’hui les bourgeons sont bien gonflés. Bientôt les premières feuilles. La première récolte sera en 2027 !
La semaine passée nous avons pioché, taille et amendé des jeunes complants (remplacements de pieds morts dans une vigne adulte).
Souffrant déjà de la concurrence des pieds adultes, ces complants ont gelé deux années de suite. Ils ont donc besoin de soin pour reprendre goût à la vie 🙂
La challenge de l’agriculture c’est de nourrir sa terre pour qu’elle supporte qu’on lui retire les fruits de ses efforts.
L’idéal, c’est donc la ferme polyvalente qui élève du bétail qui produit du fumier qui enrichit les terres qui permettent de nourrir l’homme et de faire le fourrage du même bétail.
Au Cochon Zébré, comme son nom ne l’indique pas, pas de bétail. Donc pour le moment la matière organique est importée.
Aujourd’hui, on le livre un camion d’amendement à base de fumier de volailles. Il servira à amender le sol avant les semis de blés (qui succède au sarrasin).
À l’avenir : des échanges pailles/fumier avec des collègues en local, des engrais verts en sur-semis qui sont broyés après la récolte de la céréale en place, etc.
La Nature ! C’est beau n’est ce pas ? Moi aussi je trouve cette vue magnifique et j’ai la chance de finir ma journée sur ce sublime cliché. Vraiment je me sens chanceuse et pourtant … Ce beau contraste c’est aussi …
ça !
L’orage, la grêle qui vient trouer les feuilles, la pluie qui vient gorger les sols d’eau, le vent qui vient casser les rameaux qui ne sont pas encore palissés.
Le mois de Juin a été particulièrement pluvieux. En 7 jours nous avons eu plus de 100mm d’eau soit 1/7e du volume de pluie annuel ! Cette pluviométrie exceptionnelle permet l’entrée en scène d’un personnage bien peu apprécié des vignerons : LE MILDIOU.
Le mildiou est une maladie cryptogamique … un champignon ! Il se remarque par la présence de tâche d’huile sur les feuilles et des sporulations en dessous. Il peut aller jusqu’à détruire les grappes. Pour s’en prémunir nous pulvérisons du cuivre sur la vigne. En bio aussi nous devons effectuer ce traitement a des fréquences même plus rapprochées qu’en conventionnel. En effet, nos produits sont dits « de contact » : ils protègent là où ils se posent. Dès lors que la plante pousse, que les feuilles grandissent ou que la pluie lessive le produit, la vigne n’est plus protégée. A ce jour j’ai déjà traité à 7 reprises ma vigne. Il faut être très vigilent, surveiller de près la météo et intervenir au moment le plus opportun (végétation sèche, juste avant la pluie, moins de 19km/h de vent, pas trop chaud … autant dire que les créneaux ne sont pas faciles à trouver). Mais quand bien même nous aurions protégé au mieux la vigne, 100mm d’eau c’est trop et le mildiou s’épanouit. Pour arranger ses affaires, les impacts de grêle sont des superbes portes d’entrée dans les feuilles.
Alors ce matin lorsque j’ai découvert en palissant (relever les fils de palissage pour que les rameaux soient bien droits) que deux de mes parcelles étaient bien attaquées c’était la douche froide. Et puis j’ai vite contacté Sébastien, mon mentor et ami mais aussi Sandrine, notre technicienne. Et alors la méthodologie, les conseils et les encouragements aidant, j’ai retrouvé de la combativité.
J’ai palissé 10h aujourd’hui pour que mes vignes soient prêtes à recevoir les traitements très rapprochés que je vais faire ces prochains jours afin d’endiguer le mildiou. C’est un vrai match de boxe qui commence pour moi, comme pour de nombreux vignerons en Loire et surement ailleurs. Le gel a eu raison de 75% de mes grappes et maintenant il s’agit de ne pas laissé le mildiou ramasser le reste !
Durant la journée je suis passée de « je devrais tout arrêter, la ferme, ce métier, tout » à « Allez go go go ! Je peux le faire ! On est tous dans le même bateau ! On va y arriver » en passant pas « môman …. j’ai envie de pleurer ». On ne s’ennuie pas dans les vignes.
Et bien croyez moi ou pas mais malgré tout je le trouve magnifique ce menaçant nuage plus haut… Je vais aller me coucher en lisant L’Odyssée d’Hakim (que je vous recommande vivement). Il y a des histoires qui font relativiser la température d’une douche froide …
Un des points clefs de l’agriculture biologique est de trouver l’équilibre entre l’enherbement naturel, la concurrence avec les plantes cultivées, la difficulté de positionner correctement un passage d’outils sur nos terres argileuses (souvent trop sèches, vite trop humides …), etc.
Au mois de mars, un coup de houe rotative a été passé sur le blé et le seigle afin de détruire les petites adventices qui avaient levé. Les céréales déjà bien enracinés, se remettent très bien après le passage de l’outil. Aujourd’hui le champ est très satisfaisant.
Le Quinoa lui ne permet pas de mettre en place une solution mécanique pour désherber … donc il faut croiser les doigts pour qu’il lève vite et couvre bien le sol afin que les adventices (« mauvaises herbes ») n’aient pas accès à la lumière et ne puisse pas envahir la culture. Mais le manque d’eau du début du printemps n’a pas jouer en sa faveur. Aujourd’hui l’eau est disponible mais il faudrait un peu de chaleur pour que sa croissance s’accélère.
Dans les vignes, j’ai fait un buttage. En effet, après le décavaillonage* le sol sous le rang était « décaissé ». Je n’avais donc plus la possibilité de passer un outils comme une lame qui vient contourner les pieds. J’ai donc butté mes vignes afin de créer cette masse de terre qui pourra être travaillée ensuite et aussi pour étouffer les adventices qui s’étaient implantées sous le rang. Je ne vais pas trop tarder à passer une lame inter-ceps pour scalper cette butte et donc déraciner les adventices ou les fatiguer un peu. J’ai aussi sorti la pioche pour retirer des talles d’herbe très dense qui se loge au plus près des pieds. Les outils inter ceps fonctionnent grâce à un palpeur qui lorsqu’il rencontre un obstacle dur permettent l’outil de s’escamoter. Le principe est de ne pas arracher les ceps. Mais ces talles d’herbe sont tellement denses que le palpeur les confond avec un cep ou un poteaux.
*Passage d’un soc qui vient retirer la terre sous le rang et la retourner sur le rang. Cela permet de retirer tout l’enherbement sous le rang et au plus près du cep et de faire un bon nettoyage notamment des ronces !